Voyage à Burgos. Espagne

Burgos. 18, 19, et 20 Avril 2024. Pierre et Didier. Avion PA28

La météo est volage : une expédition prévue vers Friedrichshafen la Suisse et l’Italie s’est transformée en un tour du sud de la France et du Nord de l’Espagne.

Le jeudi 16 avril, Chavenay - Biscarosse par une météo correcte. Rapidement, une fois les zones A de Paris passées, un passage on top au niveau 65 tout droit jusqu’à La Rochelle où le contrôle nous fait descendre pour gérer un IFR en approche.

Puis vol vers le sud le long de la côte avec une couche de nuages qui s’abaisse progressivement. Au sud d’Arcachon, nous descendons jusqu’à 800 pieds / sol pour traverser un petit « front » avec grain. Puis nous restons à 1000 pieds / sol sous les zones de Cazaux actives. Passage de 2 chasseurs en-dessous et d’un autre au-dessus ! Puis arrivée à Biscarrosse. Plateforme active avec plusieurs ULM et les avions-école de l’ENAC. Déjeuner rapide au restaurant sympa adjacent au terrain. Malheureusement nous n’avons pas le temps d’aller visiter le musée des hydravions situé à 5 km.

Biscarosse + Burdos. Avitaillement complet pour éviter un ravitaillement en Espagne, activation du plan de vol et départ vers l’Espagne. Ciel dégagé sur la mer mais les Pyrénées sont complétement accrochées. La côte basque bien visible

Avant la TMA de  Santander, passage on top et virage vers le sud en direction du Burgos. Traversée calme vers Burgos. Un peu de difficulté pour trouver les fréquences d’information de trafic en dehors de zones contrôlées.

Progressivement la couche se déchire et l’approche sur Burgos ne présente pas de difficulté. Par contre difficultés de communication avec la tour qui n’a pas notre plan de vol et qui monte sous pression car incapable de nous localiser à l’arrivé dans le circuit (pas de radar ? ), et nous qui confondons le taxiway C (ancienne piste claire) avec la piste 04 (noire) presque parallèle à droite. Puis une fois posés et vitesse contrôlée, sortie par le taxiway C qui est très long et qui ne conduit pas au terminal. Donc demi-tour au bout et remontée de la piste pour sortir par B et aller au parking GA (20mn de roulage !). Accompagnés par la sécurité vers le bureau des opérations (très sympas) et taxi vers le centre-ville du Burgos. La température est basse (élévation 2960 pieds et vent fort). Visite du centre-ville et de la cathédrale, magnifique et entièrement rénovée.  Evidemment pas un restaurant ouvert avant 20h !

Le vendredi 17 Avril.  Burgos - Perpignan. Retour à l’aéroport de Burgos en taxi et bureau des opérations pour le plan de vol. C’est ce document qui permet d’accéder au parking. Découverte du PA28 couvert de gelée blanche très épaisse. Heureusement le soleil est là. Une fois qu’un coté est fondu, on tourne l’avion pour dégivrer l’autre côté. Grosse activité d’une école de pilotage internationale. Pas de tour avant 10h30.

Puis vol vers l’Est le long des Pyrénées enneigées au loin. A l’arrivée vers la côte, le contrôle de Barcelone nous contraint à passer sous les TMA. Visiblement pour ne pas avoir à gérer des VFR dans ses zones.

Puis remontée au Nord le long de la côte jusqu’à Perpignan. Du monde à l’approche, et du monde en tour de piste avec les pistes 13 et 15 actives simultanément. Difficile d’avoir le contact avec le contrôleur. Changement de QFU au moment où nous sommes travers du terrain, donc contournement de Perpignan par le sud pour récupérer la vent arrière main droite piste 13. Puis en finale on a les deux pistes en vue avec peu de différence d’orientation, confusion possible. Puis, une fois posés, nous devons remonter une partie de la piste 13 pour reprendre les taxiways R, L et K vers le parking AG. Ce n’est pas le pays des matins calmes !

Le restaurant est fermé et nous nous contentons de nourriture emballée sous plastique dans le terminal.

Perpignan - Cuers. C’est dans le terminal que nous remplissons le formulaire d’arrivée (impossible de payer les taxes sur place), cela permet de récupérer le code d’accès au parking AG. Au départ, fréquence très occupée, remontée de la piste 15 et virage à gauche dès le décollage pour éviter le survol de Perpignan.

Commence alors le transit le long de la côte. Il y a du mistral donc le temps est clair. Très belles vues sur les salines de couleur rouge. La grande bleu à droite et, les villes et plages célèbres à gauche. Pas de difficultés pour naviguer mais des cheminements imposés avec des altitudes max et /ou mini et des changements de fréquences très fréquents.

Au travers de Marseille, gros mistral de 30 kt et rafales à 45 kt, cela secoue. On tourne après Hyères vers Cuers où on arrive dans les turbulences, heureusement le vent est dans l’axe. Un accueil par une personne très serviable qui a son bureau à l’entrée de la zone civile, et qui gère les taxes et l’essence. On appelle un taxi pour aller à l’hôtel.

 

Samedi 20 avril. Cuers - Aurillac. Retour au terrain avec le même taxi. Le vent est très fort dans toute la vallée du Rhône. On choisit donc de prendre de l’altitude dans la cuvette par une verticale terrain avant de franchir le relief, de prendre une route nord jusqu’à Sisteron pour trouver une zone avec un mistral plus faible pour traverser le Rhône. Plein des réservoirs et décollage. Cela secoue fortement, quand on se rapproche des reliefs on monte le plus haut possible pour échapper un peu aux turbulences et on se retrouve au niveau 105. Malgré cela on subit de ascendantes et descendantes de plusieurs centaines de pied très puissantes. Heureusement le moteur est turbocompressé et tire encore à ces altitudes. Traversée du Rhône à Montélimar puis directe vers Aurillac pour échapper à une zone nuageuse dans le nord-est et le centre. Traversée avec un vent plus calme. Belle vue sur les monts du Cantal avec un peu de neige.

Etape à Aurillac pour respirer un peu et changer de pilote. Malheureusement le restaurant est fermé. La base en piste 33 est proche du relief et la finale est bien pentue (7%). Mais la piste est longue et en montée, donc pas de difficulté.

Aurillac - Chavenay. Décollage pour la dernière branche. Passage par Limoges pour contourner le mauvais temps. On commence par un vol on top mais dans la crainte d’une soudure de la couche, on repasse en dessous où l'on trouve évidement de l’air humide avec une visibilité plus faible et des turbulences.

 

Arrivée à Chavenay après 6 étapes, 1 353 NM et 15 heures de vols.

 

Retour d’Oshkosh EAA Airventure

Retour d’Oshkosh EAA Airventure par Dorian Echasseriau

Chaque année, la Experimental Aircraft Association (EAA) organise le plus grand meeting aérien et airshow du monde à Whitman Regional Airport à Oshkosh, Wisconsin, USA la dernière semaine de Juillet. Cet événement attire plus de 670,000 personnes et plus de 10,000 aéronefs.

Membre du CAMI, passionné d’aviation, et en besoin d’interviews pour mon projet de recherche du programme “Connaissance du Monde” du Baccalauréat Français International, Oshkosh est une destination idéale.

Comme chaque année je visite ma famille aux Etats-Unis, on decide de faire un petit détour de 1800 km pour visiter Oshkosh.

Un evenement spectaculaire : des airshows tout les apres-midis et plusieurs soirs, des centaines de tentes de sociétés comme associations, des milliers d’aeronefs vintage, des “warbirds”, et des avions “kits”... Il y a vraiment quelque chose pour tout le monde !

Voyage en Hauts-de-France

Voyage en Hauts-de-France par Dorian Echasseriau en Juin 2023

En approche de fin de formation, mon instructeur Alain Marianne, a organisé des voyages pour ses élèves afin d’avoir l'expérience de plus longs vols et surtout le plaisir du voyage. Nous avons planifié de faire un tour aux châteaux de la Loire un samedi de juin avec Karim Khouider, autre élève pilote d’Alain.

Le matin du voyage, un front arrive avec un temps mauvais au sud de l’Ile-de-France. Nous devons donc trouver une nouvelle destination.

Nous prenons cap nord ouest pour un touché au Tréport puis un complet à Berck-sur-Mer. Une fois l’avion garé sur le parking, nous tenons de trouver un taxi. Mauvaise chance, il n’y a personne. Nous marchons une heure au centre ville pour manger. Un repas mérité ! Après quelque temps au bord de la mer, nous rebroussons chemin pour arriver à l'aérodrome.

Une autre mauvaise nouvelle, l'aéroclub ne veut pas nous fournir de l’essence ! Nous allons donc au Touquet. Après un court vol, nous avitaillons l’avion et regardons les avions anglais… Une fois de nouveau en l'air, on longe la côte en passant par la baie de la Somme puis prenons un cap direct sur Chavenay.

Ayant piloté à l'aller, je surveille de près les nuages qui remontent depuis le sud. A l’approche de Chavenay, on voit un grain qui s’approche. On atterrit et moins de deux minutes plus tard, on a l’impression que le grain inonde Chavenay.

En somme, malgres les éléments imprévisibles, une très belle expérience et première longue navigation !

Voyage à Dinan en ULM

Voyage à Dinan en ULM le 20 Août 2023. Par Thierry MARCHAND

Premier voyage pour ma part, en compagnie d’Alain Marianne (instructeur au CAMI), sur l’ULM du club.  Nous optons pour un cheminement simple, via Dreux, L’Aigle , Argentan, puis Flers ce qui nous amène quasi directement sur Avranches et le mont Saint Michel

Pilote de plaine local, je découvre qu’il y a un peu de relief en Normandie dont il faudra tenir compte pour conserver une hauteur raisonnable, puisque nous ne dépasserons pas 2500-3000ft QNH.

Nous partons vers 11h après le passage d’une perturbation, pour bénéficier d’un temps ensoleillé avec quelques nuages tout du long, les conditions de vol sont excellentes. Je m’exerce à contacter les SIV successifs, ce qui constitue une bonne habitude à pratiquer.

Nous improvisons un déroutement vers Argentan (LFAJ) pour une pause « technique », ce qui me donne l’occasion de découvrir une nouvelle piste et un cadre parfait pour un pique-nique d’étape, avec un accueil sympathique de membres du club local, qui nous guident par radio jusqu’au parking.

Cap plein ouest désormais, Le Mont Saint Michel apparait au loin sur fond de ciel bleu, dès que se dessine la côte. IL faudra faire attention à la ZRT cylindrique entourant le mont.

Après un détour par Avranches   Nous entamons ensuite un trajet côtier au vu des conditions propices et meilleures qu’annoncées : Cancale, puis une remontée de la Rance jusque Dinan sous contrôle de la tour de Dinard.

A Dinan, je fais connaissance avec les turbulences et le vent en rafale coutumier de l’aérodrome, et il faut tenir la machine pour bien rester aligné et décraber au bon moment sur la piste en dur, toujours moins tolérante aux erreurs qu’une piste en herbe. Les 2h50 (incluant l’escale à LFAJ) sont en fait passées étonnamment vite.

A l’arrivée, nous « emballons » le FK9 pour son court séjour, il sera solidement arrimé pour la nuit. Pour l’anecdote, le sol herbeux du parking est recouvert d’une bruyère coriace et très piquante, mieux vaut éviter de poser les mains dessus !

Au départ dimanche après-midi, nous devons faire avitailler à la station Total de l’aérodrome en 100LL : c’est l’occasion pour moi d’apprendre la procédure, puisque le FK9 est habituellement rempli à l’aide d’un jerrican au club. Rien de complexe , mais plus qu’utile de pratiquer pour se familiariser

 

Nous repartons pour un dernier tour de la côte d’émeraude en contactant en passant dans la CTR de Dinard , encore un excellent exercice  radio des échanges en espace contrôlé.

Depuis le cap Fréhel, nous passons au large de Saint Cast le Guildo, Dinard, puis Saint Malo, et enfin à nouveau Cancale et le mt Saint Michel étonnamment toujours libre de tout trafic pour un dimanche ensoleillé. Nous sommes quasiment les seuls aéro-touristes cet après-midi !

Enfin il est temps de rentrer pour une navigation identique à l’aller, en moins de 2h à l’aide d’un vent d’ouest, sans encombre.

 

En conclusion, un beau voyage riche d’expériences nouvelles, dans un paysage magnifique et finalement très proche de nous. J’ai beaucoup appris et gagné en confiance dans les nombreux échanges radio, changement de fréquence, de transpondeur, et les adaptations nécessaires aux conditions réelles rencontrées.

Voyage à Jersey

Voyage à Jersey par Didier Croixmarie

Objectifs:

Découvrir cette île moitié anglaise - moitié française, faire un vol à l'étranger, mettre en pratique l'anglais aéronautique, faire un voyage d'une seule journée et se faire plaisir. Jersey répond à ces critères.

Préparation de vol:

Récupérer les cartes VAC et les SUPAIP sur le site NATS UK.

Un membre de l'équipage minimum avec la Compétence linguistique (LPO) en Anglais niveau 4 minimum. Note 14-042 DSAC/PN du 9 avril 2014.

Identifier les points de repères VFR, ils seront utilisés par le contrôle.

En France dédouanements à organiser : Deauville ou Caen.
Pour Jersey faire une déclaration GAR en ligne avant le vol.

Activation de zone qui nécessite une PPR. Vérifier les sup AIP.

Bien planifier toutes les fréquences dans l’ordre où elles vont se présenter :
 Atis
 Approach
 Tower
 Ground
On contacte l’approche en France au travers de Lessay LFOM.

 

Pendant le vol:

A voir depuis le ciel : Les plages du débarquement .

Se faire tirer par le VOR JSY 112.2 095° 21 NM à partir de Lessay.

Faire répéter quand on n’a pas compris les instructions du contrôleur, sinon on se fait jeter de la zone.

A l'arrivée :
Le roulage au sol peut être compliqué si on n’a pas bien préparé son plan de
roulage, le nom des taxiways et les points d’attente.

Parking en herbe à coté du club.
Immigration, douane, essence, plan de vol du retour et même location de voiture (mais réserver à l’avance) à l’accueil de l’aéroclub. Très sympa.

Agvas et Jet A1 disponibles . Moins cher qu’en France. Ne pas hésiter à faire le plein.

Sur place:

Prendre un taxi pour aller à St Helier ou louer une voiture.  Demander au club en arrivant.

Visiter la ville de St Hellier en particulier le marcher.
Voir le fort Mont Orgueil à St Hellier. Shopping avec peu de taxes.

Tour ULM. Etape 6

TOUR ULM DES JEUNES 2023. Par Alain Marianne.

Etape 6. Le 28/07/2023.

Le réveil se fait sous une petite pluie fine. Encore une journée qui commence par un ciel chargé de stratus. Il est six heure du matin j’ai pris la décision de ranger mon matériel le plus rapidement possible. Cela commence mal je n’aime pas faire cela sous la pluie. Les affaires vont être humides. Heureusement, malgré le ciel chargé, la pluie cesse. Petit déjeuner copieux et briefing météo pour nous dire qu’il va falloir encore attendre avant de partir. Nous allons nous séparer en deux groupes. Les ULMistes, les vrais, ceux qui vont pouvoir se poser sur la « micro piste » de Saint-Lieux-Lès-Lavaur (280 m x 30m) et ceux, comme moi, qui considèrent que l’on peut s’y poser certes, mais qu’il est peut-être difficile d’en redécoller.
Lors du briefing je comprends que c’est une piste qui nécessite, à mon avis, que l’on s’y pose avec un instructeur au préalable pour en découvrir les subtilité (type piste avec statut restreint en avion). Elle est bordée à ses extrémités par une route d’un côté et par une ligne d’arbre à son opposé. Le manuel de vol que je consulte nous donne, pour mémoire, 150 m pour l’atterrissage et 220 m avec passage des 15 m à la masse max.
Il y a 280 m, cela passe, mais on ne va pas le faire. On ne va pas prendre de risque le dernier jour. Il faut que tout cela se termine sans frayeurs avec une machine qui doit retourner dans son état initial à Chavenay.
L’attente se prolonge on est bloqué sur le terrain de Saint Junien par la météo. Le repas du midi est improvisé sur place.
Les bénévoles sont toujours aussi sympathiques et dévoués. Donc pas vraiment un souci pour nous de nous retrouver « tanker ». C’est une expression que j’ai entendu de Dominique Méreuze l’ancien président de la FFPLUM qui nous a quitté en 2015. J’avais découvert le tour 2014 avec lui au commande de la très grosse organisation de l’époque (120 appareils). Il était partisan de partir en vol pour évaluer la météo lorsqu’il y avait un doute. Il en avait fait la démonstration à mon plus grand étonnement alors qu’un phénomène de la goutte froide nous avait bloquée plusieurs jours à Augignac.
La douzaine de machines de ce tour 2023 décollent finalement à 14h00. Pour le trajet j’ai proposé à Mathilde un bouquet final avec les gorges de Vézère, de la Dordogne et du Lot. On va voler bas pour en profiter au maximum…tout en gardant un oeil sur la MTO.
Nous savons que nous allons quitter la région Nouvelle Aquitaine pour l’Occitanie. Il faut faire des réserves d’images inoubliables pour les longues journées d’hiver où nous serons cloués au sol, privés de notre passion du vol. Sur le chemin nous allons croiser la trajectoire de nos compagnons d’aventure. Nous sommes plusieurs à avoir eu la même idée.
On gère les espacements à la radio sur la fréquence du tour et avec l’application SkySafe qui nous montre avec précision la position des autres participants. Nous ne volons pas sous SIV lors du tour à la demande de l’organisation.
Tout cela passe très vite, trop vite et nous voici à Gaillac. C’est notre terrain de destination. Une piste en herbe de 1000 m x 60 m, un billard!
Les contrôleurs du tour, Michèle et Sébastien, s’y sont posés avec le TB10 de la DGAC avant nous.
Ils nous ont accompagnés sur toutes les étapes et ont rythmé de leurs voix nos départs et nos arrivées tout au long de nos pérégrinations.
Nous sommes en auto information mais Sébastien nous signale de nous méfier d’une arrivée sur plan haut. Verticale terrain et nous nous reportons sur la piste en service : la 25 main gauche.
La ville nous bloque pour prolonger la vent arrière. On passe en base avec l’impression d’être effectivement trop haut sur le plan. Il faut corriger sinon on va effacer la piste. Alors un billard cette piste, pas vraiment !
Je propose de faire une glissade pour rattraper le plan. Je guide Mathilde dans la manoeuvre. Elle termine l’atterrissage en autonomie complète. Le touché est parfait. La même aventure va se reproduire pour l’Aeroprakt A22 qui nous suit. Il va avaler les 500 premiers mètres avant de toucher la bande herbeuse.
Un bon tiers de la caravane est sur le terrain de Gaillac soit la moitié des 3 axes. Transit rapide en bus vers notre destination finale.
On arrive dans un paradis pour ULMistes. Au milieu des champs, au bout d’une petite route qui serpente dans la campagne, un étang, une piste engazonnée, le hangar et son club house avec tout confort.
Au programme baignade et pédalo pour les jeunes. On a l’impression qu’ils sont ensembles depuis des semaines.
Je vois Mathilde propulsée à l’eau avec l’aide de ses camarades dont Simon ...
Apéritif, discours des officiels, président de la FFPLUM, maires, conseiller municipaux, … mon esprit est ailleurs.
Je profite du paysage. Le couché de soleil magnifie encore plus l’ensemble.
On s’attable. Mon voisin est un gendarme de la BGTA qui a été en détachement à la l’ile de la Réunion. J’essaye de convaincre sa collègue, toute jeune qui est en formation, qu’il faut se mettre à l’ULM 3 axes. Je sympathise avec Francis, un des fondateurs d’AéroGligli, que je n’avais jamais rencontré mais avec qui j’échange par mail et au téléphone depuis des années pour lui commander des licences pour mes élèves BIA et élèves pilotes.
On est un peu comme la dernière planche des BD d’Astérix et Obélix.
C’est le banquet où tout le monde est autour de la table heureuse de partager ce moment commun : pilotes, élèves, autorités, élus, fédération, …
On a même un barde qui chante que j’ai envie de bâillonner et de ficeler autour d’un chêne.
Je sais que la soirée ne va pas se poursuivre au-delà minuit ce soir pour moi.
Encore un effort et je trouve des prises pour mettre en charger tous mes appareils : portable, tablette pour notre vol retour. Un petit doute persiste sur la possibilité de voler demain. Les prévisions sont pessimistes sur le massif central et en arrivée sur la région Ile de France.
Demain je ferai comme Dominique nous l’a montré en 2014, on testera en vol …Ce sera la leçon que je donnerai à Mathilde
Extinction des feux. Le tour se termine pour moi ce soir. Demain il faudra revenir au club une long chemin nous attend.

Tour ULM. Etape 5

TOUR ULM DES JEUNES  2023. Par Alain Marianne.

Etape  5

Ce matin à Pons le ciel est voilé. Une petite pluie fine est tombée dans la nuit.
Les conditions MTO ne sont pas favorables sur Saint Julien. Il va falloir attendre que le ciel s’éclaircisse sur notre destination.
On en profite pour faire un check complet de la machine. Nous devons faire un contrôle de la mécanique de notre ULM avant chaque vol. C’est dans l’ADN de chaque pilote ULM. En avion interdiction d’ouvrir le capot moteur et de toucher à la mécanique.
Notre FK9 est en pleine forme. L’équipe des mécaniciens du CAMI a fait le nécessaire avant notre départ (Merci Guy et Guillaume).
Quelques vis de trappes de visite à resserrer sur le fuselage et les ailes.
Nous échangeons autour des machines entre pilotes en attendant l’autorisation du départ. L’ambiance est détendue.
On revoit une dernière fois notre route, les zones actives, les fréquences, les classes traversées et les contraintes associées.
C’est une bonne révision pour Mathilde.
Nous avons choisi de faire un trajet direct et suivre les points tournants proposées par Michèle détachée de la DGAC sur le tour pour le suivi de nos navigations. Le départ tardif nous force à cette option. Le programme de l’après-midi est chargé et de nombreuses activités sont prévues donc pas question de partir en balade.
Nous obtenons enfin l’autorisation de départ de la part de l’organisation. Le parcours est couvert en une heure.
A l’arrivée sur le terrain petite surprise. Les contrôleurs décident de nous faire passer sur la piste en dur, la 25.
Nous pensions pouvoir faire un test sur la piste en herbe pour un touché.
En final nous recevons l’avertissement d’une piste en pente descendante avec de fortes turbulences en seuil de piste. On nous demande de prendre nos dispositions pour ne pas effacer la piste avec une vitesse trop importante. Nous réduisons notre vitesse dans la tolérance permise et visons le point d’aboutissement mais la déclivité de la piste et l‘effet de sol nous surprennent Mathilde et moi. La machine se pose, léger rebond, nous ratons la première sortie du taxiway qui est dans les premiers 300 m de la piste. Vitesse contrôlée nous quittons le bitume pour rejoindre le terrain ULM en herbe contigu. Au roulage sur le chemin du parking nous faisons une première analyse de cet atterrissage très perfectible. Il fallait viser un point d’aboutissement en amont du seuil de la piste pour pouvoir sortir à la première bretelle et profiter de la partie plate sur le début de piste.
Une bonne leçon que Mathilde ne va pas l’oublier. On peut toujours faire mieux.
C’est la quête sans fin de la perfection que recherche le pilote, le vol parfait où tout est sous contrôle et réalisé dans la facilité.
Une utopie peut être?
Nous sommes accueillis par le président du club local. Le général Patrick de Rousiers.
Nous sommes encore assis dans la machine Mathilde et moi. Il écoute avec attention notre conversation sur l’atterrissage et confirme notre hypothèse d’anticiper la position du point d’aboutissement. Il est propriétaire d’un ULM FK12 (biplan de voltige) qui est garé juste en face de notre machine.
Il est curieux de voir notre FK9 qu’il semble apprécier.
Nous rencontrons aussi le vice-président du CAMI, Pierre Lecoq, qui vole sur cette plateforme et qui vient d’obtenir son brevet ULM sur un EV97 Evektor. Il a suivi notre prose sur le site du CAMI et est venu à notre rencontre par amitié.
Repas rapide le midi et voici que commencent les activités de l’après-midi. Trois conférences pour commencer.
Une par Patrick de Rousiers qui nous présente sa carrière et distille ses conseils à nos jeunes pilotes. Il a posé sur la table sa casquette de Général d’Armée Aérienne et son casque de pilote de chasse (Mirage 2000, F1 CT/ CR, Rafale). Mon regard se porte sur Simon je sais que c’est ce qu’il souhaite faire comme carrière. Le discours et clair et alterne entre son expérience de chasseur, sa vie de commandement, de pilote ULM d’aujourd’hui et de président de club.
On enchaine par les retours d’un des derniers pilotes de Concorde au moment de l’arrêt de la machine. Nous avons droit à quelques anecdotes qui font rires l’audience. Une sacrée machine et de sacrés pilotes.
On termine par un pilote Air France en activité qui est passé par l’option mécanicien aéronautique avant de parvenir au graal. Ne rien lâcher, croire en soi et ne pas se décourager, c’est un message à destination de nos jeunes. Cela se termine par une annonce du second recrutement pour cette année pour les Cadets d’Air France. Je fixe Mathilde. Elle est une des premières à se manifester quand on demande qui veut devenir pilote professionnel.
On enchaine par un vol découverte pour nos jeunes. Ce sera vol en patrouille en ULM avec comme leader le Général Patrick de Rousiers. Trois machines locales seront mises à disposition : Un Evektor, un Zenair 601 et un Super Guépard.
Un magnifique cadeau pour nos « padawans». Simon et Mathilde sont ravis.
Le soir nous aurons du cochon grillé avec des fèves. A Nogaro nous avions eu un méchoui avec des haricots. C’est le privilège de la vie au grand air.
L’odeur a chatouillé nos narines depuis le milieu de l’après-midi. Coucher de soleil sur les hauteurs de Saint Junien où se trouve le terrain. Nous retournons rapidement tous dans nos tentes après le repas et la douche. Nous sommes en cercle comme les campements des pionniers dans les films sur le Far West. Le tour fera sa dernière étape demain. Nous partirons pour Saint Lieux de Lavaur pour atterrir sur une piste ULM de 280 m, non accessible pour nous avec le FK9, car interdite par le règlement du club qui nous limite à 400 m! On se posera à Gaillac avec d’autres machines qui sont aussi soumises à des limitations.

Tour ULM. Etape 4

TOUR ULM DES JEUNES 2023. Par Alain Marianne

Etape 4. Le 25/07/2023

Nous voici sur le départ de Marmande. Nous devons nous rendre à Pons à proximité de Royan. Nous sommes mardi matin. La fatigue est bien présente. Petit déjeuner rapide et décollage en groupe du terrain. L’itinéraire prévu par l’organisation doit nous conduire par une route presque directe de Marmande vers Pons. Je propose à Mathilde de partir non pas vers le nord mais vers le nord-est, c’est la surprise du jour. L’idée est de lui montrer les gorges de la Dordogne, direction Sarlat donc. Nous avons un fort vent venant du sud-est. Notre machine est à plus de 200 km/h vitesse sol. En l’air nous avons notre vitesse indiquée de 170 km/h. Mathilde règle la machine et nous voici dans une configuration en croisière très confortable.
Encore une fois nous faisons une chasse au trésor avec des changements de caps permanents pour trouver des châteaux. Nous sommes proche de Sarlat. Je propose a Mathilde de passer sur le château de Doissat. Ma fille qui est née en 2004 comme Mathilde, doit s’y installer le lendemain avec ses anciens collègues de classe du lycée International de Saint Germain en Laye. C’est devenu un rituel depuis trois ans pour son groupe d’amis. Je fais effectuer à la machine un 360°  autour du bâtiment . Nous poursuivons ensuite sur Sarlat. La vitesse reste impressionnante. Nous avons chaussé des bottes de sept lieux. Le vent est toujours fort et favorable. Nous arrivons dans les gorges. La vitesse chute brutalement avec un cap plein ouest. Nous voici à une vitesse sol de 135 km/h.
Nous passons devant le château de Milandes (ancienne propriété de Joséphine Baker). Tout cela est très pittoresques, les falaises, les châteaux sur les pitons rocheux, les petits villages dans le fond des gorges. On profite de la faible vitesse pour regarder le paysage et … assurer la sécurité anti abordage. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter du spectacle par les airs.
Nous profitons de la mise à disposition d’une nouvelle application SafeSky qui nous permet de visualiser les autres trafics dans notre proche environnement.
Un confort qui nous donne l’impression d’être en sécurité. Je regarde mon écran mais reste attentif à ce qui se passe a l’extérieur.
Nous voici au nord du terrain de Bergerac. C’est la fin du grand spectacle des gorges. Nous sommes au-dessus des forêts de pins, Nous faisons un vol direct sur Pons. Notre vitesse reste très faible, toujours ce vent que Mathilde commence à trouver embêtant. Pour l’occuper tout en pilotant je lui demande de faire un bilan carburant. Je lui rajoute de la charge de travail. Pas de soucis on est dans les clous question autonomie.
On arrive enfin sur l’estuaire de la Gironde. Le paysage change. Devant nous la ville de Royan. Nous contournons la centrale nucléaire de Blaye.
Nous nous posons dans les derniers sur Pons en évitant d’écorner les zones de Cognac (zone militaire de formation des pilotes de l’armée de l’air).
Le vent nous a bien ralenti. L’organisation a pu suivre notre progression sur SafeSky.
Nous allons passer la journée du lendemain sur ce terrain. C’est relâche pour le tour. Les jeunes en profitent pour rejoindre le village de Pons et prendre un verre ensemble. Je reste sur le terrain pour vérifier la machine et mettre en place l’organisation du test du brevet ULM que doit passer Simon à son retour à Chavenay début août.
Repas copieux et de qualité en soirée. Pour ceux qui connaissent la région, … c’est incontournable, …magret de canard!
Une bonne nuit sous la tente au son du hululement des chouettes. Demain les jeunes vont avoir une journée chargée.

Tour ULM. Etape 3

TOUR ULM JEUNES 2023. Par Alain Marianne

Etape 3. Le 24/07/2023

Nous voici déjà à la troisième étape du tour. Avant de vous donner des détails je vous propose de revenir sur notre nuit à Nogaro qui a été quelque peu perturbée par la météo.
La région Midi Pyrénées est réputée pour ses orages. Depuis le début nous vous avons dit que nous avions un beau soleil qui nous avait permis de traverser les cieux dans un air laminaire. Lundi soir vers 21h00 nous avons compris que le temps pouvait changer brutalement.
Dès l’arrivée à Nogaro le matin il avait été décidé par l’organisation de mettre les machines à l’abri sous les hangars avec l’aide de l’aéroclub local.
Très bonne initiative car à 21h00 nous avons de la grêle aussi soudaine que violente. Des billes d’un à deux centimètres se sont mises à tomber sur le terrain.
Le bruit sur les immenses hangars en tôle du terrain protégeant les planeurs de Nogaro se sont mis à résonner d’un bruit sourd rendant le phénomène encore plus impressionnant.
Les avions étaient à l’abri, il n’en était pas de même pour nos tentes. On dort à la belle étoile sur le tour.
Panique générale chez les participants. Après la grêle, une pluie intense s’est mise à tomber.
Il est décidé en urgence de bouger les tentes installées en extérieur à l’abri des hangars. Solidarité et entraide est mise en place et tous ceux qui le souhaitent se mettent à l’abri de la pluie. Mathilde déménage vers un hangar alors que Simon décide de rester sous la pluie.
Mathilde décide de se replier dans les locaux du centre de formation de Vol à Voile car le bruit de la grêle et de la pluie est assourdissant dans le hangar.
La nuit sera marquée par de nombreux flashs lumineux puissants et des grondements, preuves de la puissance des éléments dans cette région, mais sans pluie.
Une leçon pour nos jeunes pilotes. Nous sommes à la merci des éléments dans notre pratique aéronautique et il ne faut jamais l’oublier …
Au matin nous partons tardivement de Nogaro vers Marmande. L’ensemble des machines décollent comme une volée de moineaux. La dizaine de machines quitte le terrain direction plein nord pour rejoindre Marmande. Encore une fois je concocte un parcours sinueux pour Mathilde. Nous sommes toujours sur la piste des châteaux de la région. Changement de cap et identification des points tournants, contrôle de la machine à basse vitesse …Mathilde prend de l’assurance et maitrise bien mieux les trajectoires et les réactions de l’ULM. Je deviens un peu plus spectateur.
Nous nous posons à Marmande sur une piste en bitume. Il faut bouger les machines à la main sur un sentier caillouteux derrière les grands hangars. Un ULM c’est léger et donc cela passe presque partout à condition de pouvoir faire passer l’envergure de la machine. Le programme est chargé : installation du campement, visite des hangars et des avions historiques qui s’y trouvent, rencontre avec les officiels, le maire de Marmande et des élus, et des présidents de club du terrain.
Le repas est pris dans un gymnase. Bonne occasion pour faire un match de foot. Mathilde et Simon ne se ménagent pas. Étonnant de les voir se dépenser autant alors que je les pensais fatigués par les vols du matin et le rythme quotidien. Privilège de la jeunesse, la récupération est rapide …
Un briefing à 22h00 pour préparer du vol du lendemain. Notre vol de mardi va nous conduire vers l’estuaire de la Gironde. Il y aura du vent et même fort. Après les orages de Nogaro le vent fort de la côte atlantique pas de doute les forces de la nature sont bien présentes sur ce tour. Des conditions qui vont permettre d’aborder de nouveaux thèmes pédagogiques avec Mathilde: tenue des caps , calcul de dérive, réglage de la machine dans le vent fort avec rafales et anticipation des vitesses avec fort gradient de vent …
Demain nous devons rejoindre Pons. Je réserve une surprise à Mathilde par un itinéraire un peu particulier.

Tour ULM. Etape 2

TOUR ULM DES JEUNES 2023. Par Alain Marianne.

Étape 2. Le 23/07/2023

On rentre dans le vif du sujet dans les activités misent en place par la FFPLUM. Après la navigation du matin qui nous a permis de rejoindre samedi Sabonnères en partant d’Albi Castelvert nous avons eu l’après-midi des ateliers techniques proposés par le club accueillant. Au programme:

Un exposé par un parachutiste d’essais de la DGA (Direction Générale de l’Armement) qui a expliqué les missions de son service dans le cadre des matériels mis à disposition des militaires (moyens de largage en parachute).

Une démonstration sur la fabrication en composites. Un retraité de l’industrie aéronautique est venu présenter la technique de production d’un carter d’avion léger.

La GTA (Gendarmerie des Transports Aériens de Tarbes) est venue présenter les actions et missions de cette unité spécialisée dans le contrôle et la sécurité de tout ce qui touche à l’aérien en France.

Enfin Mathilde et Simon on eut la charge d’animer un briefing sécurité (TEM) pour revenir sur les points marquants du vol de la journée précédente.

La soirée s’est terminée par un repas collectif offert par le club accueillant (Aéro-club du Savès). Pour finir dans un registre plus récréatif nous avons eu droit à un spectacle de prestidigitateur. Les aviateurs sont aussi parfois de grands magiciens …
Réveil matinal à 6 heures ce matin pour partir vers Nogaro. Au programme une navigation sur la partie ouest de Toulouse avec un parcours du survol de retenues d’eau et de châteaux qui sont nombreux dans la région. Une bonne occasion pour Mathilde de travailler le passage de points de report et les changements de cap.
Son instructeur a fait en sorte que le trajet soit un peu plus compliqué que les jours précédents. Encore un matin avec un air laminaire. La météo est parfaite depuis le départ. Pour les non spécialistes c’est synonyme de vol tranquille avec une impression de calme et de sérénité. Le pilotage semble alors facile au point que l’on a l’impression de diriger la machine mentalement.
Après un vol sans encombre et une dizaine de châteaux survolés nous avons intégré le circuit de piste de Nogaro. Rien à voir avec nos deux pistes ULM précédentes.

On arrive sur le terrain de jeux de l’aviation générale de la région Midi Pyrénées. C’est une longue piste en dur ( asphalt), le circuit de course mitoyen est visible à distance.
L’intégration du FK9 dans le circuit s’est faite de façon nominale. Préparation et configuration de la machine par Mathilde qui pose le FK9 sans encombre.
Pour l’après midi c’est planeur pour Matilde et Simon avec un vol découverte offert par la FFPLUM. Une première pour les deux.
Des liens et des amitiés se mettent en place. La passion du vol favorise les échanges et les partage des expériences.